La France s’est réveillée groggy ce matin du 8 juillet. La clarification tant espérée par le Président a accouché d’un morcellement de la classe politique et d’une instabilité qui va nous mener jusqu’à la fin du mandat présidentiel.

Malgré une participation record, personne ne peut dire que les Français se sont réconciliés avec la politique ce 7 juillet. Nous avons assisté à une majorité de votes de rejet, des extrêmes ou de la politique en place, plutôt que, contrairement à ce qu’affirme le Nouveau Front Populaire depuis dimanche soir, à un vote d’adhésion.

Personne ne peut s’affirmer vainqueur ce dimanche et la classe politique n’adopte pas l’humilité nécessaire à la situation.

Contrairement à ce qu’a pu dire le Maire lors de son discours le 30 juin dernier, j’ai entendu de nombreux Ivryens, s’affirmant pourtant de gauche, se réjouir de la défaite de Fabien Roussel, leader du PCF, dans sa circonscription du Nord. Le Maire lui-même s’est opposé à lui en créant un contre-courant « Alternative Communiste ». Le Nouveau Front Populaire, à commencer par sa représente à Ivry, Mathilde Panot, a oublié depuis longtemps la classe populaire, les ouvriers et les employés, pour prendre un virage communautaire dangereux. La Gauche s’est égarée dans des combats minoritaires et marginaux. A Ivry, la majorité municipale de gauche privilégie les sujets de géopolitique aux enjeux locaux. Le Conseil municipal a adopté un vœu le 27 juin dernier proposant la reconnaissance de l’Etat Palestinien. Ce vœu, source de provocation et de division dans un contexte international tendu ne vise qu’à satisfaire un certain électorat.

Qui peut croire à l’alliance du Nouveau Front Populaire ? Ils se déchirent la veille, s’allient aujourd’hui et s’entretuent demain ? Quelle crédibilité à cette union quand elle est capable de défendre à la fois le féminisme et le port du voile ? Les leçons qu’elle assène depuis des semaines ne conduisent qu’à renforcer un peu plus le vote du RN. On hisse le drapeau rouge de la Résistance et on justifie les pires déferlements de haine. Les désistements à répétition pour faire bloc face au RN sont autant de preuves de mépris envoyées à une France qui souffre.

Et pourtant, malgré ces compromissions, le RN poursuit sa progression témoignant d’un malaise grandissant de la société que refuse de voir nos dirigeants politiques enfermés dans leurs centres-villes privilégiés. Ils refusent de voir cette France, éloignée des villes, respectueuse des institutions et qui ne casse pas au moindre prétexte.

Alors, il est nécessaire d’affirmer nos valeurs sans les galvauder. Ces mêmes valeurs ballottées et malmenées par une majorité relative sous couvert des grandes idées de liberté et de tolérance, alors que seul le pouvoir l’intéresse. Aujourd’hui, nous devons nous interroger sur ce qui fait notre France, celle d’un projet commun qui met en avant les valeurs de la République une et indivisible.

Sébastien Bouillaud

Président du groupe des élus Ivry Autrement